Le premier exemple d’humour anglophone connu au Québec remonte aux semaines précédant la Conquête britannique de 1759. George Townshend était commandant en troisième de cette expédition, mais d’un rang social supérieur à celui de Wolfe. Pendant son temps libre, il dessinait des caricatures. Les choses s’envenimèrent entre lui et le général Wolfe, que Townshend considérait comme un arriviste, un chef faible et « une tête brûlée seulement apte à se battre ». Dans les caricatures de Townshend, Wolfe est grand et émacié; il a le menton fuyant et le nez pointu. Souvent, il tient un mouchoir, parce qu’il fut malade durant une bonne partie de la campagne. Dans certaines caricatures, Wolfe fait des allusions à peine voilées au viol des femmes conquises à Québec. Dans d’autres, il inspecte les latrines. C’était là une manière de remettre en question son autorité. 

La mort de Wolfe au combat en fit un héros, et les caricatures furent mises de côté durant des siècles. Jusqu’aux années 1970, les auteurs des quelques études qui en firent mention les jugèrent trop grossières pour être reproduites, et potentiellement subversives. Depuis, Townshend a été réhabilité, et a même été qualifié de « premier grand caricaturiste anglais ».

George Townshend, Pas de pitié pour les prisonniers devant Québec, 1759
Musée McCord, M1792
George Townshend,
Plus haut qu’avant ! Notre général commence sa journée, 1759
Musée McCord, M19857

Pour en savoir plus

Hardy, Dominic. « Caricature on the Edge of Empire : George Townshend in Quebec », dans The Efflorescence of Caricature, 1759–1838, sous la dir. de Todd Porterfield. Burlington, VT : Ashgate, 2011. p. 11–30.

Stacey, C.P. « Townshend, George, 4e vicomte et 1er marquis TOWNSHEND ». Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, 1983.

PAGE D’ACCUEIL DE L’EXPOSITION