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Symposium :
The History of Emily Montague

« Peu importe de quelle façon vous le lisez… ce roman peut toujours instruire et ravir. »
– Borealis Press

Détails

Date :
11 mai 2024
Heure :
13:30 - 17:30
Catégorie d’évènement :
Événement Tags:
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Venez découvrir le premier roman écrit au Canada lors de notre symposium d’une demi-journée, dont l’objectif est d’instruire et de ravir. Nous posons la question : quelle valeur y a-t-il à lire The History of Emily Montague aujourd’hui ?

Ce roman épistolaire publié en 1769 se déroule dans ce qui deviendra la ville de Québec et offre un regard intime sur la vie sociale tout juste après la conquête britannique de la Nouvelle-France. Il puise son inspiration dans l’expérience de l’autrice.

Offrant un aperçu des relations entre les Anglais, les Canadiens, et le peuple Huron-Wendat, le roman révèle à la fois des valeurs progressistes et des préjudices raciaux typiques de l’époque à travers ses histoires d’amour entrecroisées. Il illumine un passé colonial complexe dont les ramifications perdurent à ce jour.

Des spécialistes invités nous aideront à illuminer différentes facettes historiques et littéraires du roman: Donald Fyson (spécialiste de l’histoire du Québec aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles à l’Université Laval), Linda M. Morra (spécialiste de la littérature féminine canadienne anglaise à l’Université Bishop’s), Jean-Philip Rochon Paul (membre de la Nation huronne-wendat), Peter Sabor (Chaire de recherche du Canada en études du XVIIIe siècle à l’Université McGill) et Philip Sioui (membre de la Nation huronne-wendat).

Les présentations multidisciplinaires seront accompagnées de lectures dramatisées d’extraits du roman. Des personnages-acteurs ainsi qu’une touche de musique ajouteront donc une saveur de l’époque. Que vous ayez lu le roman ou non, que vous soyez un membre du public ou un spécialiste, vous êtes certains d’y trouver votre compte et d’acquérir de nouvelles perspectives sur un roman qui continue à attirer des générations de lecteurs et de lectrices.

Cette activité s’inscrit dans les célébrations du 300ième anniversaire de naissance de Brooke et du 200ième anniversaire du LHSQ. Elle est organisée en partenariat avec les programmes en littératures d’expression anglaises au Département de littérature, théâtre et cinéma de l’Université Laval, la Nation huronne-wendat et CÉGEP Champlain-St. Lawrence.


Pour réserver votre place à cet évènement GRATUIT, cliquez ICI.

Pour une liste complète des activités de The History of Emily Montague, veuillez cliquer ICI.

Pour une liste complète des activités du 200e anniversaire de la Literary and Historical Society of Quebec, veuillez cliquer ICI.


PROGRAMME

1:30      Donald Fyson: « Emily Montague, Frances Brooke, and the Canadiens in Post-Conquest Quebec »

The History of Emily Montague de Frances Brooke est indéniablement une œuvre de fiction. Le roman est également, à bien des égards, ancré dans les réalités du Québec suivant la Conquête, que Brooke connaissait bien. Cette communication aborde le texte non pas comme œuvre littéraire, mais plutôt comme source historique. Dans quelle mesure la vision du Québec présentée dans le roman est-elle fiable ? Les personnages fictifs représentent-ils fidèlement les différents groupes présents au Québec pendant les années 1760 ? Que peut le roman nous apprendre sur l’attitude de l’élite britannique à l’égard de la population canadienne nouvellement conquise ? Enfin, quelle est la place du roman dans le jeu politique de l’époque ? [présentation en anglais]

2:30      Jean-Philip Rochon Paul & Philip Sioui : Wendat kwawennontahkwih !

Wendat kwawennontahkwih signifie, « Nous avons la voix de la Nation wendat ». Cette présentation abordera le processus de revitalisation de la langue wendat, comment nous avons réveillé la langue qui était endormie, et les principaux projets derrière le processus de revitalisation. Elle offrira également un aperçu de la structure de la langue et de l’approche liée à la traduction. Enfin, un court cours de langue sera donné à l’actrice qui joue le rôle de Frances Brooke.

3:30      Peter Sabor: « ‘Dropping a tender tear’: Sensibility and Epistolarity in The History of Emily Montague »

Cette conférence touchera à deux aspects de The History of Emily Montague. D’abord, son insistance sur la sensibilité comme vertu suprême, telle qu’illustrée chez l’héroïne éponyme Emily Montague et chez le héros, le Colonel Ed. Rivers. Pourquoi Frances Brooke et plusieurs autres auteurs du XVIIIe siècle accordent-ils une telle importance à cette vertu? Nous nous pencherons ensuite sur la forme épistolaire du roman afin de montrer la façon dont Brooke utilise la vaste correspondance qu’elle entrelace afin de porter la narration. Quels sont les avantages et les désavantages de raconter une histoire à l’aide de lettres plutôt que de privilégier un narrateur à la 3e personne? [présentation en anglais]

4:15      Linda Morra: « Authorial Desire/Design in Frances Brooke’s The History of Emily Montague »

L’héroïne de The History of Emily Montague (1769) de Frances Brooke, souvent considéré comme le « premier » roman canadien, est censée être Emily elle-même, comme le titre semble l’indiquer. L’introduction de sa rivale canadienne, Madame Des Roches, qui tente d’attirer l’attention du héros, Ed Rivers, pourrait toutefois laisser croire le contraire. De fait, elle est un personnage qui, même sans représentation épistolaire, est plus séduisant, exprimant une sensibilité et une maturité qui échappent à son homologue britannique, Emily elle-même. En situant ces personnages par rapport au paradigme empire/colonie dans lequel Brooke vivait, il devient clair que son intention d’autrice menace d’être contrée par les termes mêmes que ces personnages incarnent. La conclusion du roman offre donc une résolution précaire, car la colonie, représentée par Des Roches, semble bien plus séduisante que l’empire britannique, représenté par Montague – le récit et l’histoire mêmes que le roman était censé célébrer. [présentation en anglais]


PARTICIPANTS

Donald Fyson, professeur d’histoire à l’Université Laval, est spécialiste de l’histoire du Québec aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Il s’intéresse en particulier aux rapports entre État, droit et société, notamment au sein de la justice criminelle et civile, la police et l’administration locale. Ses recherches abordent des sujets comme l’homicide, l’emprisonnement et la peine capitale. Il est également bibliothécaire honoraire de la LHSQ.

 

 

Photo credit: Nadia Zhang

Linda Morra est professeure de littératures canadienne et autochtone à l’Université Bishop’s et animatrice et autrice du podcast primé Getting Lit With Linda. Elle a été titulaire du Craig Dobbin Chair of Canadian Studies (2016-2017), chercheuse invitée à University of California, Berkeley (2016), et chercheuse invitée (Jack and Nancy Farley Visiting Scholar) à Simon Fraser University (2022). Elle a publié plusieurs ouvrages, dont Unarrested Archives (UTP), finaliste du prix Gabrielle Roy 2015 ; Moving Archives (WLUP), lauréat du prix Gabrielle Roy 2020 ; On the Other Side(s) of 150 (WLUP, dirigé avec Sarah Henzi), lauréat du prix CSN ; et The Routledge Introduction to Gender and Sexuality in Literature in Canada.

 

Jean-Philip Rochon Paul:  Fils d’un artisan constructeur de canot, je suis né et j’ai grandi au sein de la communauté autochtone de Wendake. J’y demeure toujours présentement. Membre du clan du chevreuil, j’ai jusqu’à récemment enseigné la langue et la culture wendat aux enfants de l’école Wahta’ situé à Wendake. Je suis présentement agent de développement de la langue wendat pour le secteur de la langue au sein du conseil de la Nation huronne-wendat.

Kwe aweti’! Jean-Philip yiatsih. Wendake indare’. Wendat endi’. Ohskënonton’ iwayitiohkou’tenh. Paul iwayehwatsirou’tenh.

(Bonjour à tous ! Mon nom est Jean-Philip. Je demeure à Wendake. Je suis Wendat. Je suis du clan du chevreuil. Je suis de la famille Paul.)

 

 

Peter Sabor, Fellow de la Société royale du Canada, est détenteur de la Chaire de recherche du Canada en Études du XVIIIe siècle et professeur titulaire à l’Université McGill, où il est aussi directeur du Centre Burney. Il a publié, en anglais, The Correspondance of John Cleland, co-dirigé avec Richard Terry et Helen Williams (Presses de l’Université de Cambridge, 2024); et Samuel Richardson in Context, co-dirigé avec Betty Schellenberg (Presses de l’Université de Cambridge, 2017). Ses intérêts de recherche incluent les prédécesseurs de Frances Brooke, tels Richardson et Sarah Fielding; ses contemporains, tels Samuel Johnson et Horace Walpole; ainsi que ses successeures, tels Frances Burney et Jane Austen.

 

Philip Sioui (plus d’informations à venir).


 

 

Ce symposium est aussi rendu possible grâce au soutien du gouvernement du Canada.


Image 1: Frances Brooke par Catherine Read, Oil on canvas (c. 1771), Bibliothèque et Archives Canada, 1981-88-1, e011154587

Image 2: Frances Brooke par James Hopwood Sr., Stipple engraving (1812), National Portrait Gallery, D14044